- SIMON LE ZÉLOTE
- SIMON LE ZÉLOTESIMON LE ZÉLOTE saint (Ier s.)Un homme dénommé Simon est mentionné dans le groupe des disciples de Jésus; il est surnommé «le Cananéen» chez Marc (III, 18) et chez Matthieu (X, 4), et «le zélote» dans l’évangile de Luc (VI, 15) et dans les Actes (I, 13). Comme d’autres apôtres du Christ, ce Simon devait être un ancien zélote.Le mot «zélote» est l’équivalent grec, dans sa forme plurielle (zêlôtai ), de la tournure hébraïque qannaim (venant du verbe qana , «être jaloux» et translittéré chez Marc en Kananaios , «Cananéen»), qualification qui dérive de l’acte intransigeant de Pinhas vis-à-vis d’un violateur de la Loi de Moïse, selon le récit des Nombres XXV, 6-13. Dès lors, à l’instar de Pinhas, devenu dans le judaïsme tardif le prototype des zélotes, étaient désignés comme qannaim ceux qui punissaient vigoureusement les graves infractions à la Loi commises par leurs frères juifs. On comprend que Marc, écrivant son évangile à Rome au moment du triomphe de Vespasien consécutif à la prise de Jérusalem (71), ait conservé, dans un texte cependant grec, la forme hébraïque «Cananéen» (qannaim ), incompréhensible en fait par le groupe hellénophone auquel il s’adressait, dans le souci de ne pas présenter un zélote, c’est-à-dire un rebelle, comme appartenant au groupe des disciples de Jésus, précaution qu’inspirait à l’auteur le contexte politique de la Rome contemporaine. Luc devait être libre de cette contrainte au moment et dans le lieu où il rédigea ses textes.
Encyclopédie Universelle. 2012.